Création

Marilyn par Norma Jean

Spectacle musical seule en scène d'après les textes de Marilyn Monroe (Fragments, Conversation inachevée)

Spectacle conçu par Céline JORRION et Domitille DUFOREST

Seule en scène

Durée : 60 min

Spectacle musical comprenant des chansons et des projections vidéos

Comédienne : Céline JORRION Mise en scène : Domitille DUFOREST Musique : Marc DEMAIS Scénographie : Casilda DESAZARS

D’après les écrits des oeuvres de Marilyn MONROE: Fragments, Confessions inachevées

Note d'intention

par Céline

Marilyn me touche. Par tant de lumière et de générosité.

Son mystère fascine encore.

À travers ses Fragments, on découvre son intériorité.

« Le sentiment de moi-même », comme elle dit. Ce qu’elle est vraiment.

Femme fatale, ingénue, femme enfant. Un fantasme. Un produit. Un objet.

Elle était aussi une intellectuelle. Elle aimait la littérature et les grands textes, et elle voulait être une bonne actrice. Consciencieuse et travailleuse.

Elle était en avance sur son temps, elle a joué le jeu de la pin-up afin de commencer dans l’industrie, puis dès qu’elle a voulu s’émanciper et jouer d’autres rôles, ça a toujours été un conflit. Les producteurs ont façonné cette image de femme objet, ils souhaitaient qu’elle reste à sa place. Elle a existé dans des rôles écrits par des hommes.

Le male gaze de l’époque a influencé la façon de percevoir la femme en général. Une femme tentatrice, diabolique, ou une femme innocente, “la ravissante idiote”. Dans tous les cas, des stéréotypes de personnages au service du désir masculin.

Être une femme libre, émancipée, ce moment Marilyn l’a vécu à New-York quand elle a décidé d’étudier la méthode de l’Actor’s studio avec Lee Strasberg.


Gloria Steinem dans « Actions scandaleuses et rebellions quotidiennes » 1972 :

Elle a toujours été forcée de compter sur le bon vouloir et la reconnaissance des hommes pour sa sécurité, et même de les laisser l’interpréter par écrit car elle craignait que les interviewers femmes la détestent, à cause de la rivalité sexuelle. Même si elles l’avaient voulu, les femmes présentes dans sa vie n’avaient pas le pouvoir de la protéger. Dans les films, les photos et les livres, après sa mort comme avant, elle a été principalement vue à travers des yeux d’hommes. Nous arrivons trop tard. Nous ne pouvons pas savoir si nous aurions pu aider Norma Jean Baker ou la Marilyn Monroe qu’elle est devenue. Mais il n’est pas trop tard pour faire ce qu’elle a demandé.

Nous pouvons enfin la prendre au sérieux.

Faire entendre sa pensée, son bon sens et ses contradictions, ses réflexions si pertinentes, sa poésie, ses désirs, son exigence, sa joie, son innocence, sa bienveillance.

Elle était tellement autre chose que son image.

Mais comme elle dit les hommes n’aiment pas trop les filles intelligentes.

Je voudrais dévoiler une autre facette, intime, profonde.

Sa résilience, sa détermination sont exemplaires et inspirantes.

Et puis ses convictions, le soutien qu’elle a apporté à Ella Fitzgerald.

Ses amitiés, ses choix, la force d’une femme contre un système.

Elle avait quelque chose en plus comme disait Lee Strasberg:

Elle avait une qualité lumineuse, combinaison de mélancolie, d'éclat, de désir, qui la mettait dans une catégorie à part et pourtant donnait à tous l'envie d'en faire partie, de partager cette naïveté enfantine à la fois si timide et si vibrante.